Syndrome des ovaires polykystiques : plongée au cœur des perturbations métaboliques
Tatiana LECOT-CONNAN, Paris
Session CO 07 – Gonades – Reproduction
Apport de la signature stéroïdienne par spectrométrie de masse dans la stratification des patientes sopk
Tatiana LECOT-CONNAN, Paris
Rôle de la dérégulation du métabolisme du cholestérol dans le syndrome des ovaires polykystiques
Sarah DALLEL, Clermont-Ferrand
Cette session de communication orale était placée sous le prisme des perturbations métaboliques dans le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Une première étude s’est intéressée à la santé métabolique des patientes minces ayant un SOPK. Dans cette étude rétrospective menée à la Pitié-Salpêtrière, 4 groupes de patientes étaient comparés : 76 patientes contrôles minces, 152 patientes minces avec SOPK, 96 patientes SOPK en surpoids et 149 patientes SOPK en situation d’obésité. Ainsi, les patientes SOPK minces présentent un taux de triglycérides et de LDL cholestérol plus faible que chez les patientes SOPK en situation d’obésité ainsi qu’un HDL cholestérol plus élevé. Concernant les transaminases et les GGT, ils sont également plus faibles chez les SOPK minces par rapport à celles en situation d’obésité. L’HOMA-IR, qui reflète l’insulino-résistance, augmente avec l’IMC ainsi que la proportion de patientes insulino-résistantes (HOMA-IR > 2,5). On retrouvait environ 9% de patientes insulinorésistantes chez les patientes SOPK minces. Sur le plan hormonal, l’étude retrouvait une augmentation de l’index des androgènes libres avec, en parallèle, une baisse de la protéine porteuse SHBG avec l’augmentation de l’IMC, en lien avec l’insulinorésistance et l’obésité. Afin d’identifier un pattern métabolomique propre à chaque IMC, un modèle de machine learning (OPLS-DA) a été utilisé pour identifier ces patterns au moyen des 19 variables les plus discriminantes entre les 3 groupes. Ainsi, 2 groupes distincts se forment dans la projection du modèle : les patientes SOPK avec obésité, définies par l’HOMA, le bilan lipidique et hépatique, et les patientes SOPK minces, définies par la SHBG et des stéroïdes de la voie des delta 5 de la stéroïdogenèse (prégnénolone et 17OHprégnénolone). Ces dernières étaient en effet plus élevées chez les patientes SOPK minces par rapport aux patientes SOPK en situation d’obésité.
Une deuxième étude, cette fois-ci menée par le laboratoire iGReD de Clermont-Ferrand, s’est penchée sur la compréhension du rôle de la dérégulation du métabolisme du cholestérol dans le SOPK et ses conséquences dans la prise en charge en AMP. Pour cela, ils ont étudié des cellules du cumulus de patientes SOPK ainsi que des souris LXR DKO, un modèle transgénique de dérégulation du métabolisme du cholestérol. Ces souris développent un syndrome d’hyperstimulation ovarienne comme dans le SOPK. Dans les cellules du cumulus des patientes SOPK, le RNA-seq a mis en évidence une dérégulation négative des voies de biosynthèse du cholestérol. De même, ces cellules présentent une signature pro-inflammatoire, commune aux souris LXR DKO, avec un infiltrat inflammatoire. Ainsi, on identifie une « HyperStimulation Signature » qui associe perturbation du métabolisme lipidique et infiltration immunitaire au sein du cumulus des patientes SOPK.