Savez-vous bien chercher les parathyroïdes ?
Marie Puerto
CO-10 ; CO-048 ; CO-049 ; POP-028
Pr Brigitte DELEMER, CHU Reims – Dr Stéphane BARDET, CHU Rouen – Dr Jean-Guillaume MARCHAND, La Pitié-Salpêtrière
Le Pr DELEMER a présenté les résultats de l’étude ECHOPARATH, étude monocentrique prospective, visant à évaluer la performance de l’échographie parathyroïdienne non associée à un autre examen d’imagerie, dans le diagnostic de localisation d’une hyperparathyroïdie primaire (HPP). Les patients étaient évalués par une échographie experte seule ; puis par le couple de référence échographie et scintigraphie ; avant une chirurgie.
97 patients ont été inclus. L’échographie experte n’a pas retrouvé de localisation pour 22 d’entre eux. Pour les 75 autres, l’échographie a identifié 68 localisations correctes, confirmées par le couple écho/scintigraphie et par la chirurgie. L’échographie experte a identifié 7 faux positifs. 3 patients présentaient des lésions multiples. Une seule persistance post-opératoire a été rapportée.
Le Dr BARDET a ensuite présenté les résultats de l’étude APACH2, qui comparait la MIBI et la TEP choline en 1ère intention dans le bilan de localisation de l’HPP.
L’objectif principal de l’étude était de comparer la proportion des patients pour lesquels l’imagerie de 1ère ligne conduisait à une chirurgie mini-invasive (MIP) à bon escient, c’est-à-dire à la guérison du patient.
58 patients majeurs présentant une HPP avec indication chirurgicale ont été randomisés en 1 : 1, soit dans le bras MIBI en 1ère intention (28 patients), soit dans le bras TEP choline en 1ère intention (30 patients). Si le premier examen était positif, le patient était opéré d’emblée. Si l’examen était négatif ou douteux, l’autre examen était réalisé.
Dans le groupe TEP-Choline, 23 / 30 patients (79%) présentaient des imageries positives vs 18 / 28 (64%) dans le groupe MIBI, ce qui constitue une différence significative. Parmi ces patients, 22/23 du groupe TEP-Choline ont été guéris par la réalisation d’une MIP basée sur ce seul examen soit 76% du groupe initial ; 13/18 du groupe MIBI ont été guéris par la réalisation d’une MIP soit 50% du groupe initial, soit une différence significative.
En conclusion, les performances de détection de la TEP-Choline en première intention se sont révélées meilleures que la scintigraphie MIBI ; néanmoins cet examen restant plus coûteux et d’accessibilité plus difficile, sa place dans la stratégie diagnostique reste à discuter.
Enfin, le Dr MARCHAND a présenté une étude prospective visant à identifier le taux de détection des parathyroïdes normales sur une échographie experte ; et la taille de ces parathyroïdes. Dans cette série, au moins une parathyroïde normale était détectable chez 75% des patients. Les caractéristiques échographiques d’une parathyroïde normale sont l’hyperéchogénicité et la vascularisation riche. Les glandes parathyroïdes inférieures étaient les plus facilement détectées, dans 66% des cas. La taille moyenne des parathyroïdes normale était de 5 mm de plus grand axe. La présence d’un goitre impactait défavorablement la détection parathyroïdienne, la présence d’une thyroïdite impactait favorablement la détection.