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Diagnostic d’un diabète sucré

Le diabète (sucré) est un syndrome qui comprend l’ensemble des pathologies caractérisées par une hyperglycémie chronique, quelle qu’en soit la cause. Le diabète est défini par le risque de rétinopathie à long terme puisque les seuils retenus par les comités d’experts sont ceux qui sont associés à un risque significatif de rétinopathie.

 

I Diagnostic

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Diagnostic lors d’un dépistage

Le diagnostic de diabète est souvent porté chez un patient asymptomatique, dans le contexte d’un dépistage en raison des facteurs de risque par exemple.

 

Glycémie veineuse à jeun
  • D’après les recommandations de l’OMS, la glycémie à jeun est normale lorsqu’elle est < 1,10 g/l [6 mmol/l].
  • On parle d’hyperglycémie modérée à jeun si la glycémie est ≥ 1,10 g/l et < 1,26 g/l [6 à 7 mmol/l].
  • On parle de diabète sucré si la glycémie à jeun est ≥ 1,26 g/l à deux reprises.
Hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO, 75 g de glucose en 10 minutes)
  • Les experts recommandent de ne pas effectuer en général d’HGPO en dehors de la grossesse (cf. Item 255 – Diabète gestationnel).
  • En dehors de la grossesse, une HGPO n’est indiquée que dans le cas d’une anomalie modérée de la glycémie à jeun, entre 1,10 et 1,26 g/l [6 à 7 mmol/l] :

le diagnostic de diabète est porté si la glycémie 2 heures après charge orale est supérieure ou égale à 2 g/l [11 mmol/l] ;

  • si la glycémie à 2 heures est entre 1,40 et 2,0 g/l [7,8 à 11 mmol/l], on parle d’intolérance au glucose.

 

Diagnostic dans un contexte d’urgence

Le diagnostic de diabète est aussi porté dans un contexte d’urgence chez un patient symptomatique :

  • chez un patient qui a des symptômes de l’hyperglycémie (soif et polyurie), le diagnostic est immédiat si la glycémie est supérieure ou égale à 2 g/l [11 mmol/l] à n’importe quel moment de la journée ;
  • il convient alors, en présence de signes de carence en insuline(signes dhyperglycémie + amaigrissement contrastant avec un appétit conservé : c’est le syndrome cardinal), de rechercher immédiatement la présence de corps cétoniques (sanguins ou urinaires).

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Le diagnostic du diabète par dosage de l’HbA1c avec une valeur seuil de 6,5 %, proposé par l’OMS en 2011, n’est pas recommandé en France : si cela intègre mieux les fluctuations glycémiques sur le nycthémère, cette stratégie est jugée trop coûteuse.

Les conditions de diagnostic du diabète au cours de la grossesse (diabète gestationnel) sont particulières (cf. Item 255 – Diabète gestationnel).

Le diagnostic du diabète doit s’accompagner d’une annonce au patient. Il ne convient pas de banaliser la situation d’« hyperglycémie modérée à jeun » car elle constitue un facteur de risque de diabète et de pathologie cardiovasculaire.

 

 

II Classification nosologique

Le diabète est un syndrome et la découverte de cette anomalie doit être suivie de l’identification de sa cause chaque fois que cela est possible. La différenciation des diabètes de type 1 et de type 2 selon leurs caractéristiques propres est résumée dans le tableau 1. Si ces deux formes rendent compte de plus de 90 % des cas de diabète, il existe de nombreuses autres causes de diabète résumées dans le tableau 2. Une enquête étiologique est nécessaire car certaines étiologies ont des pronostics et/ou des traitements spécifiques.

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Tableau 1.

Caractéristiques respectives des diabètes de type 1 et de type 2. (Source : CEEDMM, 2021.)

Type 1 Type 2
Antécédents familiaux du même type 10 % pour les frères et sœurs Fréquents
Âge de survenue Plutôt avant 35 ans Plutôt après 35 ans
Début Souvent rapide ou explosif Généralement lent et insidieux
Facteur déclenchant Souvent Rarement
Symptomatologie Bruyante Pauvre ou absente
Poids Normal ou bas (ou amaigrissement) Obésité ou surcharge adipeuse abdominale
Hyperglycémie au diagnostic Majeure, > 3 g/l Souvent < 2 g/l
Cétose Souvent présente Le plus souvent absente
Complications dégénératives au moment du diagnostic Absentes Présentes dans 50 % des cas
Cause principale de mortalité Insuffisance rénale Maladie cardiovasculaire

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Tableau 2.

Les principales formes de diabète (d’après l’American Diabetes Association ; Diabetes Care, 2014). (Source : CEEDMM, 2021.)

Diabète de type 1

(environ 10 % des diabètes)

– Diabète de type 1 auto-immun (classique et type 1 lent : LADA)
Diabète de type 2

(plus de 80 % des diabètes)

– Variante : diabète de type 2 cétosique (ou diabète du sujet d’origine africaine)
Anomalies génétiques de la fonction de la cellule β

(environ 1 % des diabètes)

– Principales formes de diabète MODY (Maturity Onset Diabetes of the Youth) :

MODY-2 (glucokinase)

MODY-3 (HNF-1α)

Maladies du pancréas exocrine

(quelques % de tous les diabètes)

– Pancréatite chronique (en général calcifiée au stade de diabète)

– Pancréatite aiguë (hyperglycémie transitoire ou persistante)

– Néoplasie

– Traumatisme/pancréatectomie

– Mucoviscidose

– Hémochromatose

Maladies endocrines

(quelques % des diabètes)

– Hypercortisolisme

– Acromégalie

– Phéochromocytome

– Hyperthyroïdie

Médicaments et toxiques – Corticoïdes et stéroïdes sexuels

– Neuroleptiques (surtout neuroleptiques atypiques)

– Immunosuppresseurs et immunomodulateurs anticancéreux

Formes rares de diabète auto-immun – Syndrome de polyendocrinopathie auto-immune de type 2 (thyroïde, Biermer, vitiligo, etc.)

Syndromes génétiques complexes pouvant comporter un diabète – Trisomie 21

– Syndrome de Klinefelter

– Syndrome de Turner

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© CEEDMM – Septembre 2022.