Corticostéroïdes : L’ingrédient secret d’un diabète ?
Elisa Dybal, Lyon
Session CO11 Diabètes
Le diabète de type 2 d’origine génétique non obèse est associé à une hyperréactivité de l’axe corticotrope
Julie BROSSAUD, Bordeaux
Impact de la dexaméthasone (DEX), la prednisolone (PRED) et l’hydrocortisone (HC) à « dose thérapeutique » sur la sécrétion d’insuline stimulée par le glucose sur des îlots humains
Stéphanie ESPIARD, Lille
De nombreux sujets se sont enchainés au cours de cette session mais deux se sont fait échos, étudiant le lien entre corticostéroïdes et diabète.
Julie BROSSAUD nous a présenté ses travaux portants sur l’étude de l’axe corticotrope chez le rat Goto-Kakizaki (GK), modèle présentant des caractéristique d’insulinorésistance proche du diabète de type 2 sans obésité. En les comparant à des rats contrôles, elle a pu montrer une augmentation de leur sécrétion de corticostérone après induction d’un stress, mais également une amélioration des paramètres métaboliques basaux et 10 minutes post stress chez les GK après surrénalectomie et sous supplémentation en hydrocortisone. Ainsi elle conclut que le DT2 sans obésité pourrait être en lien avec une hyperactivité de l’axe corticotrope et que diminuer cette exposition améliore la gluco-sensibilité des rats diabétiques.
Stéphanie ESPIARD de son coté a abordé l’impact de la corticothérapie sur la physiologie des ilots de Langerhans. La littérature rapporte quelques études sur des ilots issus de donneurs en état de mort cérébrale mais la plupart ont étudié l’impact de la dexaméthasone à des doses très supérieures à celles utilisées en pratique clinique. Elle s’est donc focalisée sur l’étude de l’impact d’un traitement par prednisolone correspondant à un équivalent de 5 à 10mg per os. Elle a pu montrer que le traitement induit une diminution de l’insulinosécrétion des ilots, indépendamment de l’âge, du poids ou du sexe du donneur. Ainsi, même à faible dose, les glucocorticoïdes ont un impact sur l’insulinosécrétion et cela est majoré avec l’utilisation de la dexaméthasone dans son expérience. Entre corticostéroïde et altération de l’insulinosécrétion, le lien est clair, mais comment identifier les 15 à 40% de patients qui développeront un trouble de la glycémie cliniquement significatif ? Les facteurs de risque sont nombreux et probablement liés à une prédisposition génétique.