LDLc en tête du peloton : la course effrénée du risque cardiovasculaire chez les DT1 !

Mahaut PETYT, Toulouse

Atelier SFE 08 – Evaluation du risque cardiovasculaire chez le diabétique
Estimation du risque cardiovasculaire (RCV) chez les patients vivant avec un diabète de type 1 (PVDT1)
Sophie BOROT, Besançon, Blandine TRAMUNT, Toulouse

 

Le risque cardiovasculaire chez les patients atteints de diabète de type 2 est bien connu. En revanche, aborder ce sujet chez les diabétiques de type 1 est plus complexe. L’hétérogénéité dans la progression des complications est influencée par de nombreux facteurs, tels que l’exposition à l’hyperglycémie (ancienneté du diabète, âge au moment du diagnostic, épisodes d’hypoglycémie, HbA1c, variabilité glycémique), la présence de complications microangiopathiques, la sévérité et l’atteinte artérielle distale, ainsi que la présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire.

Comparer les études entre elles est également difficile en raison de la multiplicité des critères sélectionnés et des unités employées. De plus, l’intérêt pour l’impact du diabète de type 1 sur le risque cardiovasculaire est relativement récent : la première étude à mettre en évidence l’importance du DT1 dans la morbi-mortalité cardiovasculaire remonte à 2005. La plupart des recherches évaluent le risque cardiovasculaire à un horizon de dix ans, mais cette évaluation est difficilement applicable à la jeune population de diabète de type 1, chez qui le risque cardiovasculaire s’étend souvent sur une période de trente ans, nécessitant ainsi une réflexion à plus long terme. Il devient donc nécessaire de parler de risque cardiovasculaire projeté. La même étude publiée en 2005, actualisée en 2023, révèle que 20 % des patients ont développé un événement cardiovasculaire à 30 ans. Des études suédoises ont également montré que, malgré un contrôle glycémique optimal, les patients atteints de diabète de type 1 présentent un risque cardiovasculaire accru, en raison de la charge glycémique globale. Lorsque les paramètres de risque sont analysés individuellement, le taux de LDL se distingue comme étant plus prédictif du risque cardiovasculaire que l’hémoglobine glyquée ou l’ancienneté du diabète.

Cela soulève la question de traiter les patients atteints de diabète de type 1 de manière similaire à ceux présentant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote, en mettant en place un traitement strict et précoce en fonction des taux de LDL, dans une optique de prévention du risque cardiovasculaire à long terme. Les recommandations actuelles préconisent ainsi un traitement par statines pour tous les patients diabétiques de type 1 après 40 ans. Entre 20 et 40 ans, une statine est recommandée si le taux de LDL dépasse 1,30 g/L, ou 1 g/L en présence d’un facteur de risque cardiovasculaire associé.

Le défi pour l’endocrinologue reste l’acceptation par les jeunes patients d’un traitement préventif supplémentaire, à vie, pour réduire un risque cardiovasculaire survenant à très long terme.