La lettre de la Reproduction – Juillet 2012

La Lettre de la reproduction

Age des hommes et couples infertiles, metformine et infertilité, risques de la PMA, quelle contraception en 2012 …

Sommaire Lettre N°1 – Juillet 2012
   

[L’ACTUALITÉ COMMENTÉE]
Ne pas oublier l’âge des hommes dans la prise en charge des couples infertiles…Emmanuelle Laroche
Le retour de la metformine comme traitement de l’infertilité ? Sophie Christin-Maitre
Les techniques de procréation médicalement assistée comportent-elles des risques de malformations néonatales ? Que dire aux couples ?Léopoldine Bricaire

[MISE AU POINT SUR…]
Quoi de neuf en contraception en 2012 : quelle pilule choisir ? Faut-il préférer le dispositif intra-utérin, le patch ou l’anneau ?Nathalie Bourcigaux, Sophie Christin-Maitre

[L’IMAGE COMMENTÉE]
À la recherche de cellules souches ovocytaires
chez la femme
Valérie Bernard, Nadine Binart

   
L'actualité commentée

Ne pas oublier l’âge des hommes dans la prise en charge des couples infertiles…
Emmanuelle Laroche (hôpital Saint-Antoine, Paris)

Walschaerts M, Bujan L, Isus F, Parinaud J, Mieusset R, Thonneau P. Cumulative parenthood rates in 1735 couples: impact of male factor infertility. Human Reprod 2012;27:1184-90.

La majorité des études en procréation médicale assistée (AMP) rend compte du nombre de naissances vivantes en ne considérant que les facteurs d’infertilité féminine. L’infertilité étant une affaire de couple, l’équipe de médecine de la reproduction de l’hôpital Paule-de-Viguier à Toulouse s’est intéressée au réel impact de l’infertilité masculine sur l’obtention d’au moins 1 naissance vivante.

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Le retour de la metformine comme traitement de l’infertilité ?
Sophie Christin-Maitre (hôpital Saint-Antoine, Paris)

Morin-Papunen L, Rantala AS, Unkila-Kallio L et al. Metformin improves pregnancy and live-birth rates in women with polycystic ovary syndrome (PCOS): a multicenter, double blind, placebo-controlled randomized trial. J Clin Endocrinol Metab 2012;97:1492-500.

Chez les femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques, les années 1990 ont été marquées par l’arrivée de la metformine comme traitement potentiel de l’infertilité. Cette molécule, extraite du lilas, agit sur la diminution de l’insulinorésistance, qui permet de diminuer l’hyperandrogénie et donc d’améliorer potentiellement l’ovulation et la fertilité. L’avantage de la metformine est qu’elle ne risque pas d’induire d’hyperstimulation. Ainsi, ce traitement ne nécessite pas de suivi échographique et/ou biologique. Il est donc moins onéreux que les traitements utilisant le citrate de clomiphène ou les gonadotrophines.

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Les techniques de procréation médicalement assistée comportent-elles des risques de malformations néonatales ? Que dire aux couples ?
Léopoldine Bricaire (hôpital Saint-Antoine, Paris)

Davies MJ, Moore VM, Willson KJ et al. Reproductive technologies and the risk of birth defects. N Engl J Med 2012;366:1803-13.

Plusieurs études ont déjà montré que les techniques de procréation médicalement assistée (PMA), de fécondation in vitro (FIV) et d’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) étaient associées à une augmentation du risque de malformations néonatales par rapport aux grossesses spontanées. Cependant, il est difficile de savoir si cette élévation du risque était due à l’infertilité (facteurs parentaux), aux traitements utilisés et/ou à la technique d’aide médicale à la procréation (AMP).

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Mise au point sur...

Quoi de neuf en contraception en 2012 : quelle pilule choisir ? Faut-il préférer le dispositif intra-utérin, le patch ou l’anneau ?
Nathalie Bourcigaux, Sophie Christin-Maitre (hôpital Saint-Antoine, Paris)

Les contraceptions estroprogestatives disponibles à l’heure actuelle augmentent-elles le risque thrombotique veineux et le risque artériel d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus ?

Le Pr Lidegaard et son équipe viennent de publier 3 articles en moins d’un an pour essayer de répondre à cette question (1-3). Cette équipe danoise a suivi des femmes âgées de 15 à 49 ans, utilisant différentes contraceptions, entre 1995 et 2009. Cette cohorte comprend actuellement 1 626 158 femmes. Les premières analyses publiées en 2009 ont montré :
• une diminution du risque de thrombose veineuse avec la durée d’utilisation de la pilule, car le risque est maximal pendant la première année d’utilisation ;
• une diminution de ce risque lorsque la dose d’éthinylestradiol (EE) est réduite ;
• un risque plus élevé avec les pilules contenant du désogestrel, du gestodène, de la drospirénone, de l’acétate de cyprotérone, comparativement au lévonorgestrel ;
• une absence d’augmentation de ce risque avec les contraceptions contenant des progestatifs seuls, pilule ou dispositif intra-utérin (DIU).

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L'image commentée

À la recherche de cellules souches ovocytaires chez la femme
Valérie Bernard, Nadine Binart (université Paris-Sud, faculté de médecine Paris-Sud, UMR-S693 et Inserm 693, Le Kremlin-Bicêtre)

Chez la plupart des mammifères, on a longtemps cru que les ovaires étaient le siège d’une déplétion irréversible d’un stock non renouvelable de follicules, établi autour de la naissance.

Ce dogme fondamental de la biologie de la reproduction a été remis en question en 2004 par une publication controversée de J.L. Tilly, suggérant la présence de cellules germinales primordiales, dans le cortex ovarien de souris, capables de se renouveler pour produire des ovocytes et des follicules tout au long de la vie (1).

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